Le sénateur socialiste Gaëtan Gorce, lors d'une séance publique au Sénat, le 12 janvier 2012 à Paris.
http://gorce.typepad.frPar Christophe Boisbouvier
Il y a quatre ans, jour pour jour, le porte-parole de l'opposition tchadienne, Ibni Oumar Mahamat Saleh, était enlevé à son domicile de N'djamena par des militaires tchadiens. Depuis ce jour, on est sans nouvelles de lui. Au Tchad comme en France, de nombreuses voix s'élèvent pour que justice soit rendue. Le sénateur socialiste de la Nièvre et maire de la Charité-sur-Loire, Gaëtan Gorce, réagit à cette disparition. Il était l'invité Afrique ce vendredi 3 février 2012.
RFI : Gaëtan Gorce, quatre ans après la disparition d'Ibni Oumar qu'est-ce qu'on sait et qu'est-ce qu'on ne sait pas ?
Gaetan Gorce : Ce que nous savons, malheureusement, c'est ce que l'on supposait : c'est-à-dire que les faits sont d'ailleurs connus depuis presque quatre ans. A savoir qu'en août 2008, la commission d'enquête demandait des conclusions qui indiquaient très clairement des responsabilités à des niveaux très élevés de l'Etat. Ce que nous ne savons toujours pas aujourd'hui en revanche, c'est : qui, pourquoi, comment ?
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03/02/2012 - Invité Afrique
Gaëtan Gorce, sénateur français
RFI : Alors ce que disait cette commission d'enquête en août 2008, c'est qu'Ibni Oumar avait été kidnappé à son domicile, par huit membres des forces de sécurité tchadiennes. Est-ce qu'il y a eu d'autres avancées depuis ou pas ?
G.G. : Non. Depuis, le juge d'instruction et un procureur ont été désignés, une équipe d'instruction a été mise en place, avec d'ailleurs un budget assez considérable, pour ne rien faire. Donc nous pouvons dire aujourd'hui que nous avons été victimes dans cette affaire, très probablement, de la part du gouvernement tchadien, d'une tactique d'enfumage, qui consiste à laisser croire que les choses avancent, alors qu'en réalité on s'efforce de ne rien faire, avec la complicité parfois plus ou moins active de certaines diplomaties. Je suis tenace, pour que la vérité finisse par sortir.